Lorsque Neshi reprit la parole, Maylis releva les yeux vers lui. Les bras serrés autour de ses jambes depuis un moment, elle commençait à vraiment avoir froid. Et elle n’avait pas remarqué qu’il faisait noir. En entendant le Gandji, elle eut la confirmation de ce qu’elle avait imaginé ; peu de personnes avaient découvert cet endroit. Une seule même. Et il la menait là. Bien qu’elle se demandât pourquoi, la jeune celte ne posa pas de question ; elle ne répondit même pas, trop pressée de redescendre et de se mettre au chaud. Sa main froide fut attrapée par celle de Neshi, et la femme se fit entraîner.
Malgré qu’elle ne veuille pas se l’avouer, la descente paraissait difficile. Et si elle n’attendit pas pour continuer seule, c’était à cause de la température hivernale, et également parce qu’elle voulait se prouver qu’un simple chemin ne l’arrêterait pas. Ca glissait. Et ça glissait même de trop. Maylis chuta… et fut rattrapée par Neshi. Si on pouvait appeler cela rattrapée. Elle lui avait plutôt foncé violemment dessus, le faisant tomber lui aussi par la même occasion.
L’étourdissement avait fait que la jeune femme avait fermé les yeux. Elle ne se rendit donc pas compte immédiatement de la mauvaise position dans laquelle elle les avait mis ; mais lorsqu’elle constata la situation, elle se releva rapidement.
- Je suis désolée. Je ne t’ai pas fait mal ?
Elle s’en voudrait de lui avoir fait mal à cause de sa stupide fierté. La celte tendit la main à Neshi pour l’aider à se relever. En s’appuyant un peu plus sur sa jambe gauche, elle ressentit une légère douleur ; sa main ne se dirigeait plus vers Neshi mais vers son pantalon. En le relevant un peu, elle aperçut une plaie. Elle ne pouvait pas savoir si elle était profonde, à cause du noir, mais elle recouvrit vite sa jambe pour ne pas que le Gandji voit ça. Ca ne devait pas être bien grave de toute façon. Malgré elle, une grimace de douleur s’afficha sur son visage lorsqu’elle retendit le bras vers Neshi, toujours pour qu’il se relève.
- Vraiment, je suis désolée…
Les nuits étaient plus froides que les journées dans le désert ; Maylis avait hâte de rentrer à l’intérieur. Mais le froid n’était peut-être qu’un prétexte. Gênée, elle voulait se retrouver seule au plus vite. Comportement idiot que ce satané orgueil dont elle faisait toujours preuve. Personne n’est invincible Maylis, et surtout pas toi… Surtout pas toi.