Départ de Liv et Gwen

[HRP: ce texte est le RP où Liv et Gwen quittent le Parti. Il décrit la dernière rencontre entre Liv et Catherine. Histoire de vous permettre de situer un peu le contexte pour Liv. Et parcequ'il faut rendre à l'Omnitsarine ce qui est sien, ce texte est dans sa plus grande partie l'oeuvre de Renaud, joueur de Catherine.]


Ils venaient de quitter Catheringrad.

Ils étaient côte à cote, assis dans le buggy. Ils avaient longuement préparé ce départ. Tout avait été chargé, les vivres, de quoi tenir plusieurs lunes, bien assez pour le voyage qui les attendait, les armes et les munitions, pour se défendre dans le désert, un peu d’alcool et d’opium, pour le confort.

Ce matin là, Liv s’était reveillée heureuse, plus heureuse qu’elle n’avait jamais été, à ses cotés Gwen qui dormait, et devant elle, cette journée qui promettait tant. Les préparatifs du départ étaient bouclés. L’OmniTsarine en personne les avaient remercié pour leur engagement dans le Parti. Eux deux, parmi les derniers à partir, elle leur offrait une nouvelle vie : à lui, Secrétaire Général du Parti qui avait rendu sa démission pour faire le choix de devenir un simple soldat sous les ordres de son Capitan, elle, soldat du Parti, qui connu de nombreuses campagnes, elle s’occupait déjà d’établir la sécurité de l’avant pose de Terra-Sexta, elle avait connu la campagne du Sud, à Santa Frost, première victoire militaire du Parti, puis le Sud libéré, le début de la campagne du nord, l’accueil dans la cité fluviale de Métal Hurlant, puis la dernière marche des forces du Parti, le démantèlement de l’Echos fasciste, la chute du bastion de New Napoli ; à eux deux, elle donnait la possibilité d’un nouveau départ.

Elle revivait à nouveau ce moment :

« Non ! Vous ne pouvez pas voir l’Omni-Tsarine. C’est totalement hors de sujet. »
Le soldat de garde était intransigeant. Les ordres étaient limpides : Personne ne pouvait voir l’Omni-Tsarine à l’exception du Commissaire Immune.
Liv Sorensen fronce les sourcils. Ses yeux deviennent deux fentes terribles. L’ officier d’intendance sort de son bureau alerté par les bruits.
« Allons, allons, que ce passe-t-il ? »
« Le Camarade Spetsnaz Capitan souhaite voir l’Omni-Tsarine. » Dit le soldat, soudainement radouci par le regard de Liv.
L’officier retire ces petites lunettes pour les nettoyer en faisant une grimace.
« Ahh, je suis désolé Camarade Spetsnaz Capitan, mais l’Omni-Tsarine ne reçoit personne. »
Il prend une mine résignée.
« Les ordres viennent.. d’en haut. »
Liv Sorensen réfléchit un instant.
« Je réclame la procédure AHS10-10 du Code la Régulation, Article 9, Procédures Exceptionnelles et Cas Prioritaires. »
L’officier manque de lâcher ses lunettes.
« Mais !! Mais.. mais enfin Camarade Spetsnaz Capitan.. vous n’y pensez pas voyons. »
« Pourquoi ? »
« Ce n’est pas possible voyons. Les choses étant ce qu’elles sont. »
Liv soupire doucement, réfléchi puis enchaîne rapidement, comme on achève un combat gagné.
« Vous voulez dire que le Code n’est pas adapté à la situation actuelle... je vois.. »
« Ah.. Je suis content que vous reveniez à de meilleures dispositions. »
« Vous pensez donc que son Omniscience aurait écrit un code qui ne s’adapte pas à la situation pour laquelle il a été rédigé. Une erreur donc... »
L’officier blêmit.
« Pas du tout.. je.. »
« Je vais de ce pas en faire part au Paléo inquisiteur Llman Zerga. »
« Attendez... »
Liv s’arrête après quelques pas. L’officer poursuit.
« Cette.. procédure.. étant donnez qu’elle est conforme. Et validée par la Doctrine. Je ne vois pas ce qui m’empêche de l’appliquer. »
Liv revient doucement et regarde l’officier dans les yeux.
« Et tant qu’à faire, très rapidement... »
« Pardon ? »
« Il s’agit d’une procédure Exceptionnelle. »
L’officier soutient son regard d’un air mauvais. Puis il hausse les épaules et retourne dans son bureau.
« Personne n’a eu d’entrevue depuis trois semaines, je ne sais pas ce que vous espérez Camarade. »
Le soldat regarde Liv du coin de l’oeil, Liv regarde l’Officier d’intendance à travers la vitre de son bureau, l’Officier regarde ses papiers d’un air effaré. Après un temps il revient en tendant des feuillets.
« Je suis absolument désolé Camarade Li.. Spetsnaz Capitan. Mais, en fait... son Omniscience avait signé des papiers d’autorisation pour votre demande de procédure d’aujourd’hui. Il y a.. deux ans. »
Liv Sorensen garde le silence.
« Bien.. Je vous introduis tout de suite. »
Joignant le geste à la parole il sort un trousseau de clé de sa poche et se dirige vers la porte.

Les couloirs défilent. A chaque passage deux Régulateurs armés jusqu’aux dents. Apres quelques minutes l’Officier s’arrête à cinquante mètres d’une porte au bout d’un long couloir.
« Je ne vais pas plus loin... personne ne vas plus loin... »
Sur le sol, le bruit de ses bottes résonne longtemps. Liv se décide à entrer.

La pièce est sombre. L’air est lourd. Partout dans la pièce d’étranges objets. Des piles de livres de l’Ancien Temps.
Sur le grand mur en face d’elle le tableau « Der Krieg ». En dessous le grand bureau qui déjà servait à Terra Prima. L’énorme géode. Des objets dont l’usage avaient été perdu depuis une centaine d’année. Un véritable musée.
A sa gauche une grande baie vitrée donnant sur les ruines de New Napoli.
A sa droite un grand lit à baldaquins aux lourds voiles opaques.
Une voix fatiguée traverse le tissu.
« Liv. Approche toi. »
Liv fait quelques pas vers le lit puis se tourne vers la baie vitrée.
« Je sais que tu souhaites partir. »
Liv est surprise, elle peine à trouver ses mots.
« Pas.. pas du tout votre Omniscience. »
« J’ai fais préparé *Coff* tout ce dont vous pourriez avoir besoin pour *Coff* votre voyage. »
L’espace d’un instant Liv failli faire remarquer qu’il était difficile de faire préparer le nécessaire pour un voyage sans en connaitre la destination. Elle se ravisa.
« Tu pars donc avec Gwen ? »
« Oui votre Omniscience. »
« Sur mon *Coff* bureau.. une boite en bois. »
Liv se dirige vers le bureau.
« Assied toi *Coff* et ouvre la. »
Un temps passe. Catherine reprend la parole.
« Première Fille *Coff* Il est temps que tu sache. »

Liv sert les poings. Ces heures de discutions. Ces révélations. Aujourd’hui encore le souvenir laisse une douleur à la poitrine. Devant elle le soleil se lève, une explosion de lumière, le ciel rougeoit de milles feux. Ce soir là aussi, le ciel rougeoyait de milles feux mais le soleil lui s’éteignait.. Le Soleil s’éteignait. Des larmes coulent sur ses joues, les mêmes que ce soir là.

Liv avait refermé la boite. Dans la chambre de l’Omni-Tsarine tout prenait feu sous les rayons du soleil. Le soleil couchant frappait de plein fouet par la baie vitrée. Liv regarde ce soleil mourrant qui illuminait d’orange et de rouge ce lit ou reposait la personne la plus puissante du désert. La plus incroyable.
Alors qu’elle va prendre congé en traînant les pieds la voix de Catherine s’élève à nouveau.
« Tu as une question à me poser. »
Liv sert la mâchoire, elle a du mal à avaler sa salive. Le silence est pesant. Sa voix est brisée quand elle répond.
« Vous allez mourir votre Omniscience ? »
Aucune réponse depuis le lit. Liv reste silencieuse, elle sent quelque chose monter en elle.
« Il est temps que tu partes maintenant. »
La boule qui remonte dans la gorge de Liv lui horriblement mal. Quelque chose est en train de se briser en elle. Evidement elle le savait depuis qu’elle était entrée dans la chambre. Evidement l’évidence était devant ses yeux. Mais quelque chose au fond d’elle ne voulait pas y croire. Maintenant cette chose avait lâché.
Liv franchi le seuil de la porte d’un pas violent. Derrière elle la porte se referme dans un bruit sinistre, violent.
Liv avance, la porte se fissure, ses yeux se remplissent de larmes.
Ses pieds martèlent le sol, les murs se fissurent derrière elle, sa mâchoire tremble.
Sa bouche n’est plus qu’un rictus, derrière elle le couloir éclate comme un miroir brisé, les larmes roulent sur ses joues.