Brouillard et givre

Ranu était déjà réveillé à cinq heures puisque à cinq heures deux, il devait absolument arroser sa plante verte. Il sortit du dortoir, habiller comme à son habitude : costume 3 piéces indéfroissable et cravate aux motifs pastels.
Après quelques étirements pour réveiller ses muscles et une brusque envie de potage, il vit une ombre près du mirrador.
La curiosité le remporta sur son planning méticuleux, et il décida d'aller voir. Quelle fût sa surprise de voir mademoiselle Martine, avec une tête à vous faire palir un linge blanc ! Elle semblait mal à l'aise... ressemblant à Josiane, quelques temps avant sa tentative de suicide...

Il s'approcha et glissa un bras sur son épaule.
"Effectivement, je suis dans le même cas que vous. Ma COGIP me manque. Mais qu'y faire ? Pleurer comme Bertier lorsque la machine à café est en panne ? Je ne crois pas non. Thébes à besoin de vous ma petite Latrine ! Démenez vous corps et âme et peut être... peut être deviendrez mon adjoint qui sait ?
Allez, on va se mettre au travail avant que le soleil ne tape trop fort..."

(Hrp : souci de pc, je n'ai pas pu l'envoyer à la comm)

Sardha avait sursauté quand un bras s'était posé sur elle, mais se détendit et sourit en reconnaissant Ranu.

- Vous avez raison, monsieur Ranu... Et devenir votre adjointe est un objectif formidable. Je ne pouvais rêver mieux, vraiment.

Son regard se perdit à nouveau sur l'horizon quelques secondes, et revint se poser sur lui. Elle n'osait pas lui faire remarquer qu'en plein hiver le soleil ne risquait pas de taper trop fort. Après tout, il était complètement déconnecté du monde. Et c'était sans doute mieux ainsi.

- Vous êtes bien matinal... Est-ce que vous voulez que je vous fasse un potage, pour démarrer la journée? Il me reste quelques tomates...

[HRP: Sardha elle a envoyé le message de monsieur Ranu à la comm' parce qu'elle est gentille!]

[HRP : Et Sardha va continuer à être gentille... sinon je pense sérieusement à éclater mon pc]

"Un potage.. je... je vais plutôt prendre un café si vous avez... je dois aller arrosser mes plantes à la COGIP sinon elles risqueraient de mourrir. J'ai d'ailleurs une anecdote sur un fushia, savez vous qu'il...."

Ranu s'était interrompu. Il voyait bien que son anecdote incroyable ne la passionnerait pas. Peut être n'avait-elle pas la main verte...

"Il fait un peu froid, je vais aller chercher quelques morceaux de bois... après mon café bien sûr... On va se boire ça à l'abri mademoiselle Matine ?"

C'était quoi, le problème avec son nom, au juste? C'était si difficile à retenir, Sardha? Enfin bon, elle préfèrait encore Sardine, Tartine et Martine au Sahdra dont Henri l'affublait sans cesse. Après tout, ce n'était pas si important...

Elle n'aurait jamais cru que Ranu refuserait un jour un potage. Est-ce que c'était un doute face à ses capacités culinaires? Elle ne savait pas si elle devait se vexer ou pas... Elle choisit intérieurement de laisser tomber.

- Je ne dirais pas non à un café... La journée risque d'être longue. Je vous laisse faire, je vous rejoins...

Elle se dirigea à grands pas vers le garage où se trouvait Machette. La vieille carne avait vieilli et perdu de sa hargne légendaire... Mais Sardha continuait de lui rendre visite chaque matin, et celui-ci ne ferait pas exception.

- Noir et sans sucre! jeta-t-elle par-dessus son épaule.

[Hrp : idem]

"Noir et sans sucre... très bien..."

Ranu revena vers le dortoir mixte et se mi à faire le café dans la cuisine adjacente. Enfin, tout du moins, il essaya... il ne trouva ni les filtres, ni le café. Mais à coeur vaillant, rien d'impossible !
Il prit une de ses chausettes, une de celles qu'il portait depuis moins d'une semaine, et la posa sur un entonnoir.
Il ne manquait plus que le café. A force de chercher, il trouva un pot plein de matiére noir et grise... une indication notée dessus : pepper. "Surement, la traduction anglaise de café" pensa t-il.
Il faut dire que Ranu n'a jamais été une fléche en anglais...

La préparation terminée, il se dirigea vers Sardha les 2 tasses à la main.
"Tenez ! C'est moi même qui l'ai fait !"

Ranu y plongea les lévres et s'écroula à terre.

Sardha fit un bond en arrière qui lui fit renverser le pseudo-café sur le sol... et sur Ranu, par la même occasion. C'était une véritable quiche en médecine, et elle n'avait jamais su exactement comment se comporter quand quelqu'un faisait un malaise (mis à part le fait de courir dans les rues en appelant hystériquement un médecin - mais Thèbes ne comptait pas de médecin). Elle resta quelque secondes hébétée, la tasse vide à la main, avant de s'approcher précautionneusement. Après une brève hésitation, elle shoota doucement dans le flanc de Ranu.

- Euh... Monsieur Ranu?

"Je comprends pas... Il n'avait pourtant pas l'air allergique au café..." A défaut d'une autre solution, elle se décida à aller puiser au pas de course un seau d'eau glacée, qu'elle ramena en titubant... avant de lui déverser sur le visage.

Ranu recevait de l'aeu sur son visage, alors qu'il ne pleuvait pas, c'était à n'y rien comprendre ! Il ouvrit les yeux pour voir mademoiselle Latrine lui déverser un seau sur la tête. il sursauta et se releva.
"Je... oui je mettais évanoui... je... le café était très fort. Merci beaucoup mademoiselle Bactrine ! Je... je vous dois la vie ! Je vous en serais éternellement reconnaissant ! Sans votre intervention, que sais-je ce qu'il serait advenu de moi... je serais peut être devenu un marginal, allez savoir... Demandez moi ce que vous voulez, j'effectuerais ! Et tout ça, avec le standing que l'on connait de la COGIP évidemment !"