Trois arrivants

Sardha a écrit:: - Billom! Le Sourcier! Vous allez jamais me croire, on double presque la population de la communauté cette lune!

Sardha venait d'ouvrir les portes à Anakin, Jean Patrick Ranu et, plus étonnant, à Snake dont elle ne soupçonnait pas l'arrivée. Elle les dirigea vers la cabane qui servait d'à peu près tout à Thèbes: réfectoire, dortoir commun -mixte, s'il vous plaît! - bar... Ils allaient commencer à se sentir à l'étroit là-dedans. Il faudrait penser à construire autre chose....

- Bon... Bienvenue à Thèbes, tout le monde. Anakin, tu m'as l'air plutôt fatigué, bonhomme. Je crois que tu ne travailleras pas cette lune, toi. Tiens, regarde: y'a des matelas dans le coin. Tu n'as qu'à te reposer un peu, et dès que tu te sentiras d'attaque, on parlera de ce que tu feras ici.

Elle se tourna ensuite vers Ranu avec un sourire qui se voulait resplendissant.

- Monsieur Ranu, je suis plus que ravie de vous rencontrer enfin en personne. Vous allez me parler de la... comment est-ce... la COGIP, n'est-ce pas? Je suis certaine que c'est absolument passionant. Mais n'oubliez pas de faire un détour par notre charmante mine de souffre, un expert comme vous devrait y trouver des choses très intéressantes que Billom n'a peut-être pas encore repérées.

Elle adressa un clin d'oeil à Billom, espérant lui faire comprendre qu'il ne devait pas se vexer. Elle ne faisait que tenter de flatter de l'égo du nouvel arrivant, visiblement déjà surdimensionné.

- Alors, qu'est-ce que je vous sers? Anakin? Monsieur Ranu? Nous avons du thé, du café, et de l'alcool local... ça s'appelle de l'anisette. Ce se boit comme de la limonade, mais je vous rassure, c'est aussi efficace que n'importe quel alcool...

En attendant leur réaction, elle servit un verre d'anisette et le posa d'autorité devant Snake, lui lançant au passage un regard inquiet. Elle comprenait les mots qu'il lui avait dit quand elle l'avait accueilli... Elle comprenait sa réaction - après tout, qui pouvait être mieux placé qu'elle pour la comprendre? - mais son attitude lui faisait mal au coeur. Snake avait l'air... absent. Mort, peut-être. Tellement différent, en tout cas... Tout en tentant d'empêcher ses idées noires de revenir à la charge, elle vida d'un trait un verre d'anisette. "Il va falloir qu'on parle, tous les deux", lui murmura-t-elle tristement en s'assurant que les autres ne pouvaient l'entendre. "Il reste encore des choses à dire, je crois, Snake..."

- Alors? Votre choix? Thé? Café? Anisette? sourit-elle finalement en se retournant vers les autres, en apparence débordante de joie de vivre. En apparence...

Ranu a écrit:: "Ha ! Effectivement, vous n'avez pas de potage... je vais prendre un café alors... merci bien.."
Ranu scrutait cette petite entreprise artisanale... il y avait beaucoup à faire... et il n'orait pas de mal à la diriger...

"Mademoiselle Sardha, présentez moi votre charmante entreprise. Quelle est sa production ? Quelle intégration à t-elle au niveau internationale ? Quel est son cash flow ? Qu'avez vous adopté comme buisness plan ? Avez vous envisagé des fusions ? Quelle est votre politique de recrutement ? Qu'est-ce que l'anisette ? Un carburant ? Je pense sincérement qu'en appliquant les principes de la COGIP à cette entreprise, nous avons les moyens de nous imposer dans un contexte de multipolarisation des puissances économiques."

Sardha a écrit:: - Monsieur Ranu, voyons... Détendez-vous un peu. Vous venez d'arriver et vous me parlez déjà de travail. Je ne sais même pas encore ce qu'est la COGIP exactement.

Sardha lui tendit une tasse de café fumant (peut-être trop?) avec un sourire.

-Notre petite entreprise n'est qu'une euh... comment on dit déjà... succursale d'El-Gandjah. Ce sont eux, les responsables majeurs.

Une vieille histoire de son père sur le monde pré-crash lui revint, et elle ajouta:

- Ce sont les actionnaires majoritaires, vous comprenez.

Elle n'avait strictement aucune idée de ce dont elle était en train de parler, mais cela l'amusait beaucoup.

- Et en tant que petite entreprise artisanale, nous avons quelques coutumes, vous voyez... Par exemple, chaque commu... entreprise est dirigée par une femme gandjie. Et nous n'exposons pas la compta aux quatre vents du désert. Et nous buvons de l'anisette, qui n'est pas un carburant, non... Enfin ça dépend de ce que vous voulez dire par "carburant". Disons qu'aucun véhicule n'avancera avec ça. Par contre, en ce qui vous concerne... Enfin bon nous verrons ça quand vous serez disposés à la goûter.

Elle regrettait soudain terriblement de n'avoir pas pensé à tester sur lui le concept de "Gandji coffee" dont elle avait parlé avec Billom récemment. Après tout, un peu d'anisette dans ce café n'aurait certainement pas fait de mal... Mais pourquoi cela ne lui était-il pas venu à l'esprit plus tôt?

Billom a écrit:: Billom avait beau essayer de suivre ce que disait le sieur Ranu, mais il ne comprenait que quelques mots dans le flux de paroles : ***** le ***** du ***** ****: Quel est le ***** de votre *****? Je peux ***** la *** de la ****....

Finalement il abandonna et se rapprocha de Sardha, qui visiblement devait comprendre puisque lui répondant en un idiome à peine plus accessible, mais avec tout de même quelques parties très claires :

- De l'anisette? Il en reste encore du peu que j'avais apporté? Ben si le messieur qui cause drôlement n'est pas tenté, moi j'en veux bien. Et ça peut être l'occasion de tester le mélange qu'on avait évoqué le soir de mon arrivée, parce j'ai comme comme l'impression que j'aurai bien besoin d'un paquet de café pour arriver à décoder ce qui ce dit ici

Ranu a écrit:: "Comment cela ? Vous n'appliquez pas les protocoles de communication ascendante ? Mais il faut absolument remédiez à cela !!!"

Ranu s'énervait tout seul, et le café qu'il venait de boire n'allait pas l'aider.

"Vraiment, je suis très déçu de cette situation. Mais je sais que l'esprit winner est à vous, et dans quelques temps, c'est nous qui lançerons une OPA sur El Gandjah ! Et je me vengerais de mon concurent Rob..."

Ranu claqua sa tasse sur le comptoir et annonça d'un air déterminé :
"La COGIP vaincra ! On les aura ! C'est eux les nuls !! Et on leur piquera tous leurs clients... et ils reviendront comme des mouches à merdes... enculés d'clients...bande de batard... .... excusez moi, j'suis crevé..."

Sardha a écrit:: Sardha resta hébétée devant le brusque changement d'attitude de Ranu. Elle se promit intérieurement de ne plus jamais lui servir de café et de le mettre à l'eau chaude. Et se félicita de ne pas avoir testé le Gandji coffee. Dieu seul savait ce que ça aurait pu donner...

- Euh oui en effet, monsieur Ranu, quels euh... quels bâtards vraiment. Je compte sur vous pour qu'on applique la farandole de l'ascencion c'est comme ça que vous dites? puisque vous allez remédier à cette situation lamentable, vous avez l'air de tellement vous y connaître... Vous ne voulez pas une petite tisane? Ca vous ferait du bien je crois... A moins qu'une petite sieste, peut-être?

Ranu a écrit:: "Oui, excusez moi, j'suis crevé... je vais aller me reposer... Où avez vous disposé votre salle vénéziano ? J'espére qu'elle est recouverte de moquette marron claire, c'est ma couleur préférée...Elle est où ?"

Jean Patrick Ranu attendait que l'employée veuille bien lui indiquer un coin où se reposer et peut être secrétement espérait-il lui proposer une promotion canapée...

Sardha a écrit:: Sardha s'éclaircit la gorge.

- Euh... En fait pour se reposer c'est ici...

Elle écarta le rideau qui divisait la cabane en deux, dévoilant plusieurs matelas posés à même le sol. Comble du luxe, sur chaque matelas se trouvaient deux couvertures. Mais des super belles!

- Et pour le sol, c'est de la terre battue... Comme partout, quoi. Ca ne vous dérange pas, j'espère? Vous ne voulez vraiment pas une tisane avant?

Ranu a écrit:: "Ha ! Effectivement, c'est pas du luxe... oui je vais prendre une tisane tout bien réfléchis... merci mon p'tit jean-mimi..."

Jean Patrick Ranu regarda en direction de la cabane, en profondeur.
"Mais dîtes-moi, c'est bien ici le dortoir des hommes ? Ou dormez vous ma petite Sardhine ? Vous... vous dormez avec nous ? Je veux dire... il y a bien une piéce pour se changer, à part ? Je... j'ai besoin d'intimité ! Je ne peux pas entretenir correctement ma barbe si je suis observé en permanence !"

Sardha a écrit:: - Ah oui... Effectivement c'est embêtant... Mais vous pourrez tailler votre barbe, je ne sais pas moi, dans les profondeurs de la mine qui vous est exclusivement réservée, par exemple. Personne ne vous y dérangera, j'en suis certaine. Quant à ce dortoir, il est effectivement mixte, oui... Mais personne ne compte y violer personne, que je sache.

Elle se détourna de lui pour préparer une tisane... Une bien corsée... Pour qu'il dorme vite...

Anakin a écrit:: Ah Sardha, çà jette un froid, lol, je pense que nous allons manquer de médicaments dans peu de temps, peut-être que je me trompe, faites moi savoir.

Je veux bien une tisane moi aussi?

Sardha a écrit:: - Comment ça, ça jette un froid, l'idée de ne violer personne... Eh ben dites donc les enfants, je ne m'attendais pas à ça! Je te fais ta tisane tout de suite...

Une corsée aussi... Tous ces gens avaient besoin de repos.... Elle aussi, d'ailleurs.

- Monsieur Ranu, votre tisane... Bon Anakin, en ce qui concerne les médicaments, c'est certain que nous ne sommes pas en surplus, mais nous comptons sur El-Gandjah et Bourg-Tonkul, les communautés affiliées, pour nous ravitailler en cas de besoin. On ne mourra pas de manque de médocs ici, ne t'en fais pas... D'une violente attaque, peut-être, mais pas de manque de médocs! Tiens, une tisane pour toi...

Ranu a écrit:: "D'une violente attaque ? Qu'est-ce que vous voulez dire par là ma petite Sardhine ? Je... Vous m'effrayez et je.. Ouch ! Votre tisane est extrémement forte... c'est une tisane pour homme que vous avez fait là... qu'est-ce que je disais mon petit jean anakin ? Ah oui... je vous serais extrémement obligeant de bien préciser pourquoi nous serions attaqué. Ces hommes ont-ils quelque chose contre les barbus ???"

Et Ranu vida d'un coup sec sa tisane. L'angoisse fait faire des choses incroyables à un homme...

Sardha a écrit:: - Oh, si peu de choses monsieur Ranu... Certains aiment juste raser des commun... euh, des entreprises pour passer le temps. Par désoeuvrement, vous voyez. Il faut croire que ça les amuse. Mais je suis certaine que vous saurez mourir en homme, droit et fier, pas vrai?