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 Hommage à Ikks

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rob c

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Nombre de messages : 165
Date d'inscription : 01/12/2005

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MessageSujet: Hommage à Ikks   Hommage à Ikks EmptyDim 19 Mar à 16:56

L’homme descendit de cheval quelque peu fourbu. Tous ces jours passés sur la route avaient meurtri son corps et le temps frais et humide n’avait en rien aidé à ce qu’il se sente mieux. Il avait voyagé tel un automate, son esprit anéanti ou du moins anesthésié. La douleur physique devait certainement être une réaction physiologique d’alerte tentant de lui signaler qu’il était encore parmi les vivants et qu’il fallait continuer à avancer. Il avait déjà perdu des êtres chers, les hommes étaient souvent sans pitié et il le savait, mais là non c’était trop dur. C’était comme si après les derniers événements, il fallait qu’il sente dans sa chair le poids des disparitions, et elles étaient nombreuses. L’idée que chaque homme porte sa croix prenait tout son sens quand on regardait Rob l’Oasi.

Une fois à terre, il ferma les paupières, soupira profondément et entreprit de remettre un peu d’ordre dans ses esprits. Il fallait agir et surtout ne pas perdre de temps. Pour Rob, le véritable ennemi, c’était le temps. La balance du temps, celle qui donnait l’avantage aux attaquants préparés, celle qui sanctionnait les victimes.

Il entendait Aryana vomir tripes et boyaux non loin de là. Sa grossesse seule ne pouvait expliquer un tel malaise et il regarda alors plus attentivement dans sa direction. Derrière quelques rochers, un amas de cadavres entrelacés gisait pèle mêle. Des hommes vivants quelques temps plus tôt mais qu’un assaut d’une rare violence avait réduit au silence. L’un d’eux avait la tête tranchée. La vision de ce corps mutilé n’arrangea pas l’humeur de l’Oasi. Il décida de ne pas pousser plus loin son investigation et détourna le regard. Le moment n’était pas encore venu d’aller voir de plus près ceux qui avaient réduit au silence certains des êtres qui lui étaient les plus chers.

Il s’avança vers l’embouchure du canyon, traînant ses rangers dans le sable, son treillis kaki maculé de boue. S’approchant de cette ouverture naturelle, pratiquée dans la roche par l’enviable tranquillité d’un cours d’eau jadis circulant dans la région et apportant la Vie… la Vie, ce pour quoi il se battait. Ce n’était pas un hasard s’ils avaient choisi de faire de cet endroit l’entrée d’El-Gandjah, la prometteuse, taillée sur mesure pour ses amis et pour l’un d’entre eux notamment. Un homme qui aujourd’hui ne viendrait pas l’accueillir…

Alors qu’il allait entrer dans la communauté, il mit un genou à terre et ramassa un panneau de bois, celui qui servait d’écriteau, celui qu’un jour Veuch avait décidé de peindre à « leur effigie ». Il l’observa attentivement et du revers de la manche, il effaça quelques mots gribouillés maladroitement par un individu profondément abject. Il ne fallait pas qu’il reste une trace de cette souillure. Il remit le panneau en place en le plantant profondément possible dans le sol, il fallait qu’il tienne, comme eux tous, qu’il reste là, à accueillir les nouveaux venus, la relève…

Sardha ne se montrait pas, mais il remarqua Veuch ramassée sur elle-même à l’entrée d’une grotte. Il se dirigea lentement vers elle, inquiet. Elle avait durement été frappée ces derniers temps et il ne savait pas comment elle réagirait. Il s’accroupit et la regarda longuement, elle était comme absente, belle et calme, mais absente, plongée dans une tristesse sans fond. Rob lui caressa la joue, espérant que par ce contact furtif elle ressentirait tout l’amour qu’il éprouvait pour cette amie qui semblait perdue.

Se relevant il décida de chercher les tombes, derniers vestiges du passage sur terre des hommes. Il n’eut pas de mal à les trouver et s’approchant il observa avec une certaine horreur la tête de celui qui était responsable de tout cela, la tête du monstre. Il la repoussa du pied, il n’aimait pas l’idée que ce sang, même filtré par le sable vienne se mélanger à celui de son ami.

Il tomba à genoux et caressa le monticule de terre de ses deux mains. Dessous gisait le corps d’Ikks, le meilleur ami qu’il ait jamais eu, l’un des plus beaux cadeaux du désert. L’une des tombes à proximité contenait certainement le corps d’un enfant, celui qu’Rob avait recueilli de nombreuses lunes auparavant. Deux cadeaux, mais désormais deux êtres réunis à jamais…

Il retourna son attention sur la sépulture qui se trouvait devant lui et se rappela les paroles d’une chanson d’avant le crash. Cela faisait des années que la musique n’avait plus vraiment partagé se vie, pourtant il commença à fredonner ces quelques mots dans une langue oubliée de nos jours :

Oh Brother I can’t I can’t get through
Have been trying hard to reach you cause I’ don’t know what to do
Oh Brother I can’t believe it’s true
I’m so scared about the future and I want to talk to you
Oh I want to talk to you…


Une main se posa alors sur son épaule et Rob s’interrompit continuant à regarder ce sol fraîchement retourné. C’est à ce moment là que les larmes envahirent son visage et inondant sa barbe noire.


Elle avait posé sa main sur son épaule comme pour le soulager un peu de sa peine, lui montrant qu’elle était là et qu’elle la partageait. Mais quand les larmes de l’Oasi envahirent son visage, elle se laissa tomber à genoux auprès de lui. La douleur refusait de se cacher dans le trou béant de son cœur, et celle de Rob, lui d’habitude tellement fort, avait rouvert la plaie qu’elle n’était pas parvenue à enfouir plus profond. Elle se sentait comme mal à l’aise, elle pleurait des morts, des amis. Lui pleurait un frère, son fils aussi... Elle ne se sentait pas de taille à lui dire quoi que ce soit qui l’aiderait. Elle aurait seulement pu comparer leur souffrance mais elle savait que ça n’était pas possible. Alors elle était là, près de lui silencieuse, peut-être, après tout, que c’était la seule chose qu’il y avait à faire.

Elle posa une main sur une des siennes, la serrant, promesse muette. Elle ne savait pas trouver les mots, ceux qui pourraient le faire redevenir l’homme fort et souriant qu’elle avait toujours connu. Ils étaient dans la ville qui avait été leur rêve à tous, et maintenant ? Comment continuer sans eux ?

Elle le regarda encore, puis se rappelant qu’elle l’avait interrompue alors qu’il chantait, elle sourit en lui disant :

« Continue… C’est une belle façon de leur dire au revoir. »

Sa voix était brisée, empreinte de la douleur qui l’étreindrait à jamais.


(Ecrit conjointement par Aryana et Rob)
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