Radio de la communauté El-Gandjah
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Radio de la communauté El-Gandjah

Radio de la communauté El-Gandjah
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

 

 Journal intime

Aller en bas 
AuteurMessage
Maylis / Misaki

Maylis / Misaki


Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 27/12/2005

Journal intime Empty
MessageSujet: Journal intime   Journal intime EmptyLun 13 Mar à 23:11

An 7, Lune 221, Hiver 3/8

Je suis arrivée à El-Gandjah au début de la lune 220, avec Pol Bouvier et Cytro.

Et c’est ainsi que commencent mes confessions.

Retour aux racines

J’ai le souvenir d’un visage doux, un visage de femme. Celui d’une mère qui se penche sur le berceau de son enfant afin de lui voir un sourire ; celui d’une mère qui prend son enfant dans ses bras, le berçant pour qu’il arrête de pleurer. Celui d’une mère qui dépose un baiser sur la joue de sa fille désormais un peu plus grande, avant qu’elle n’aille jouer avec ses frères. La seule fille de la famille, le père en était fier ! « Un vrai p’tit caractère de feu » disait-il. « Elle deviendra une digne combattante, une vraie de vraie, une Tuatha Dé Danann comme on en fait plus, une qui sait manier l’épée et l’arc mieux que toutes les autres. Hein Maylis, tu honoreras tes Dieux comme aucune autre, dis-le à ton père ? » Oui papa.

J’ai le souvenir d’un village amical, le village de mon enfance. Comme il était chaleureux, mon village ! Au centre, une statue de Dana, pour l’honorer. Pas d’autel, elle ne demandait pas d’offrandes. Juste des victoires au combat. Et tout autour, des maisons, abritant chacune une famille qui vivait dans le bonheur. Dans chacune des familles, un homme, un guerrier. J’aimais les voir partir, ces hommes ! Mais surtout, j’aimais les voir revenir, la tête haute et les armes rouges, se vantant d’avoir à leur actif une nouvelle victoire. Je ne voyais pas que quelquefois, des femmes pleuraient ; je ne voyais pas que quelquefois, l’armée revenait moins nombreuse. Mon père est toujours revenu. Avant la bataille, il me déposait un baiser sur le front, me promettant qu’un jour j’aurais l’honneur de participer. Après, quand il revenait, il me racontait ce qui s’était passé, comment les ennemis étaient tombés, comment il avait cassé son arme, comment ils avaient résisté. Jamais comment certains des nôtres avaient eux aussi péri. J’étais trop jeune.

Pourquoi tu pleures, fille de Dana ? J’ai le souvenir d’une petite fille, non loin de chez moi, le visage baigné par les larmes. J’avais grandi. J’avais entamé mon entraînement depuis bon nombre d’années, m’étonnant de ne voir aucune autre adolescente s'exercer aussi. On me disait plus tard « tu es la fille du chef, tu reprendras le flambeau si tes frères ne peuvent pas ». Je m’étais donc approchée de cette petite, peut-être pouvais-je la consoler ? « Papa n’est pas rentré. » Elle n’avait prononcé que ces quelques mots ; ainsi je comprenais. Mon cœur s’était transpercé d’une flèche flambante. C’est pour ça que ces femmes pleuraient. On ne me l’avait jamais dit. La confiance d’une fille pour son père qui se dégrade sur une simple phrase.

J’ai le souvenir d’une réunion au sommet, au centre du village, Dana veillant d’un œil attentif. La fille du chef, du haut de ses 14 ans, faisait désormais partie de la troupe de combattants des Tuatha Dé Danann. Les plus jeunes admiratifs, les femmes qui craignaient pour moi, les hommes fiers ou étonnés de m’accueillir parmi eux. On m’offrait ma première monture, Dalakhani, cheval jeune et puissant. Un sourire bienveillant sur le visage de mon père, qui avait recouvré ma confiance et mes sentiments d’avant.

J’ai le souvenir d’une première bataille sanglante. Des cris, du feu, des morts. Mon épée qui traverse pour la première fois le torse d’un ennemi ; une sensation grisante qui me saisit, le sentiment d’être forte. Cette fierté qu’on ressent une fois la victoire arrachée, quand on rentre triomphant au village. Mais tout le monde n’était pas du même avis. « Maylis n’est plus une jeune fille ; elle est devenue sanguinaire, comme toi, comme ses frères, si ce n’est pire ! » Ma mère n’aimait pas ça. Pourtant, une main réconfortante sur son épaule suffisait à la calmer.

J’ai le souvenir d’une soirée au village, autour d’un grand feu, les chants résonnant autour. A quinze ans, on découvrait un nouveau talent à la fille du chef : une voix qu’on disait douce, charmeuse, sensuelle, et qui tendait à se laisser bercer par elle, tant sa délicatesse paraissait magique. Si je n’avais pas conscience de cette faculté, les jeunes hommes du village en revanche l’avaient bien relevée. Après tout, je n’étais peut-être pas simplement cette fille à l’aspect redoutable et au caractère agressif. Ainsi commençait une période où je ne pouvais plus faire un pas sans me faire aborder.

J’ai le souvenir des compliments d’un homme. « Tu embellis, ma fille. » Seize ans, et mon père était doué en flatteries, songeais-je. Mais si j’avais su que peu de temps après nous nous retrouverions séparés, je lui aurais certainement adressé un merci radieux à la place de cette bête expression de gêne ravie.
La cause de notre séparation. Je ne sais pas. Le trou noir. J’ai le souvenir, certes brouillé, de m’être réveillée au milieu de gens inconnus. Un bunker. Pourquoi ? J’ai mis six ans pour sortir. Six ans où je suis passée du statut de guerrière sauvage à celui de porteuse de soins. Une femme malade, un enfant qui pleure, un homme au bord du gouffre. J’étais là pour les aider. Un moral à toute épreuve, une celte ne flanche jamais. Six ans aussi où j’espérais voir sortir de l’ombre un Tuatha Dé Danann, un visage connu. Mais jamais je n’ai retrouvé ceux que je cherchais. La réalité vite comprise, je tenais cependant un rôle plaisant là où je me trouvais.

Puis je suis sortie. A 22 ans, se retrouver seule dans le désert, avec quelques provisions, en ayant perdu une bonne partie de l’apprentissage d’un père tant chéri, c’est dur. Mais j’ai tenu. La chance y a joué pour beaucoup je dois dire. Alors je m’excuse auprès de ce garçon qui m’a servi et que j’ai malmené ; je remercie Cyrano, Snake, et tous les gens rencontrés sur ma route, notamment ceux de l’Oasis.

Sachez que maintenant je me retrouve dans une communauté nommée El Gandjah, et je compte y rester. Pour continuer ma route, sans vous malheureusement, pour faire en sorte que les Tuatha Dé Danann vivent encore quelques années.
Je te promets, Père, de me battre comme je me suis battue auprès de toi. Je te promets, Mère, de survivre comme j’ai su le faire lorsque tu étais encore là. Je vous promets, à tous les deux, de perpétuer les traditions celtes, de ne jamais trahir mon sang. Je vous promets qu’à jamais, vous vivrez à travers moi.

Une nouvelle vie commence.
Revenir en haut Aller en bas
Maylis / Misaki

Maylis / Misaki


Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 27/12/2005

Journal intime Empty
MessageSujet: Re: Journal intime   Journal intime EmptyLun 13 Mar à 23:11

An 7, Lune 226, Hiver 8/8

L’hiver touche à sa fin. Un grand lot d’émotions est arrivé.

Jusque là je faisais mon travail. Ikks ou Sardha m’indiquaient ce que je devais faire, et je suivais sagement les instructions. Je crois que je commençais à m’intégrer. Je crois…
Mais il faut toujours que des événements noirs s’annoncent. Peux-tu me dire pourquoi, Père, est-ce que tu le peux ?
« Des armées progressent vers El Gandjah. » Je ne comprenais pas. Je n’étais pas d’ici, je ne connaissais rien des conflits qui régnaient, je ne savais rien. Maintenant je sais, mais à quel prix. Tous étions encore en vie quand il m’a annoncé qu’il m’aimait. Sa déclaration s’est d’ailleurs faite à cause de ça. Ou grâce à ça ? J’aimerais que tu le connaisses Père, que tu me conseilles. Il m’aime. Il tient à moi, comme toi tu as tenu à moi. Mais tu n’es plus là. Et si je m’attache, et que lui aussi me quitte, que ça se répète encore une fois ? Perdre des êtres chers, je ne veux plus. Pour eux en tout cas c’est trop tard. Les ennemis sont arrivés. Et j’ai fui. Je ne suis qu’une lâche, Père. Que Lug me punisse pour être partie, laissant là une Sardha veuve, quelques personnes vivantes entourées de corps. Des corps froids. Calcinés. Sans vie. Tu ne m’avais pas appris, Père. Je connaissais le coup de l’épée qui fait tomber l’ennemi. Je connaissais le sang qui coule à flots, semblant ne jamais vouloir s’arrêter. Je connaissais les fuites des chefs couards, qui abandonnaient une fois leur armée quasiment décimée. Je connaissais la peur dans leur regard, je connaissais le bruit des hommes qui tombent… Je connaissais tout ça. Mais je ne connaissais pas la perte. Tu ne m’as jamais appris ce que ça fait lorsque les pertes sont de notre côté. Ils sont morts. Ils étaient de notre côté.

Tu es conscient, toi aussi, Père, que j’aurais dû mourir à leur place. Tu le sais, n’est-ce pas ?

Punis-moi Père.
Revenir en haut Aller en bas
Maylis / Misaki

Maylis / Misaki


Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 27/12/2005

Journal intime Empty
MessageSujet: Re: Journal intime   Journal intime EmptyJeu 30 Mar à 0:22

An 8, Lune 231, Printemps 6/8

Les DNs sont arrivés. Peut-être une manière de tourner la page en les accueillant si chaleureusement…

Dans le ciel, nous voulons être l'oiseau à une aile. Sur terre, nous voulons être deux branches accolées. Le ciel est éternel, la terre immortelle, mais les choses éphémères. L'oiseau à une aile est une créature légendaire. Oeil contre oeil, aile contre aile, le mâle et la femelle volent toujours accolés.

La chaleur de tes bras ; les mots doux de ta voix ; ton amour sincère ; peut-être est-ce doux, peut-être est-ce rassurant. Je sens maintenant les battements de ton cœur lorsque je m’approche ; les miens s’accélèrent, en as-tu conscience ?

Et si on s’envolait, et si l’on planait accolés, et si plus rien autour n’existait, et si même le temps s’était arrêté…
Est-ce ce que l’on appelle Amour ?

Pensées emmêlées.
Revenir en haut Aller en bas
Maylis / Misaki

Maylis / Misaki


Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 27/12/2005

Journal intime Empty
MessageSujet: Re: Journal intime   Journal intime EmptyDim 4 Juin à 21:42

An 8, Lune 248, Automne 8/8
Bourg Tonkul


Le temps est maussade. Bourg Tonkul semble ne plus vivre.

La seule communication qui a lieu ici est le plan de production annoncé par Amertine, chaque lune. Chacun part de son côté, travailler, dormir, faire ce qu’il a envie, pour ne plus revenir au centre de la communauté qu’à la prochaine lune, afin de se voir indiquer son travail. Le temps semble s’être ralenti. J’ai l’impression de devenir mutique.

Je n’ai pas célébré le Samhain. J’aurais été punie de mort, il fut un temps. Mais à quoi bon, au jour d’aujourd’hui je n’ai rencontré aucun druide. Je rêve parfois d’une autre vie. Une vie où toutes les traditions du peuple existeraient, une vie où les dieux seraient de nouveau vénérés, une vie où les Tuatha Dé Danann se réveilleraient. Peut-être est-ce mal, mais il faut dire que j’ai le temps de rêver. Je promets cependant, d’une façon ou d’une autre, de célébrer Dagda et Nuada.

Il faut aussi que je remercie certaines personnes. Amertine, par exemple, qui m’a permis de recouvrer des compétences en artisanat, ou Gwen, qui m’a ré-enseigné le combat.

J’ai perdu les mots, je crois. Je dois m’occuper. J’ai une folle envie de reconstituer Falias, Gorias, Finias et Murias, de retrouver les anciens talismans que nous possédions, de rechercher l’Omphalos. Je ne peux pas. J’ai retrouvé le carnet de voyage de Lance FieldSheaf.
Revenir en haut Aller en bas
Maylis / Misaki

Maylis / Misaki


Nombre de messages : 238
Date d'inscription : 27/12/2005

Journal intime Empty
MessageSujet: Re: Journal intime   Journal intime EmptyMer 28 Juin à 23:03

An 8, Lune 255, Hiver 7/8
Retour à El-Gandjah


Neshi et moi sommes partis à la dernière lune. Je viens de prendre le volant du buggy. Il fait froid, et nous devons attendre quelqu’un qui nous amènera du pétrole. Je ne sais pas exactement qui va venir.

El-Gandjah. Nous n’y sommes pas retournés depuis… depuis qu’ils y sont morts. Ca va faire bizarre, je pense. Beaucoup ne sont plus là… Je regrette ce massacre, je regrette que certains soient partis à Thèbes ou à BT. Ca va être différent.

Peu de temps après… quelques heures peut-être, après tout je n’ai aucune notion du temps en ce moment, je sais juste que je commence à me transformer en glaçon.

De retour à El-Gandjah. Cette fois c’est bon. Je ramène tout ce petit monde, Le Sourcier et Uzul sont avec nous. Rob et Aryana nous ouvrent… dans quelques heures ils ne seront plus là.

A l’abri, au chaud surtout, nous recevons les dernières recommandations. J’ai tout noté. On ne les décevra pas. […]

Et c’est le départ… Bon voyage.

Nous y voilà donc, Mo Chridhe. An seo.* Tu voulais revenir.

Aryana, je te promets de veiller sur Eux. Paix aux âmes de tous ces Gandjis, enterrés ici.

Ecoutez ma prière,
Vous, vers qui iront tous les mortels.
Manannann, donnez-leur le repos éternel,
Et faites luire pour eux la lumière sans déclin.


*(Nous y voilà donc, Mon Cœur. Ici.)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Journal intime Empty
MessageSujet: Re: Journal intime   Journal intime Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Journal intime
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Radio de la communauté El-Gandjah :: Gestion des communautés :: El-Gandjah :: La serre-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser